lundi 27 avril 2015

Sur la tête de ma mère

 Ma petite sœur, notre mère et moi, nous nous précipitons vers le supermarché. Nous sommes presque entourées par les zombies, le danger est bien trop pressant : nous espérons pouvoir survivre plus facilement là-dedans : il reste des vivres, il y a de quoi nous armer aussi.

Puis ma mère se fait mordre ou griffer par l'une des créatures ; tant pis, nous la tirons avec nous et entrons dans le magasin, malheureusement suivies par quelques zombies.

Créatures plutôt laides, grisâtres, affamées de chair chaude et palpitante de vie, hideuses parodies d'êtres humains, pourtant humaines encore si peu de temps auparavant.

Quand je dis que nous sommes entrées dans le supermarché, nous avons en fait seulement passé la grille qui protège piètrement le parking réservé aux employés (probablement tous déjà morts-vivants de toute façon) ; je dois lutter comme une diablesse pour repousser les hordes affamées qui nous poursuivent, n'hésitant pas à donner des coups dont la puissance m'étonne, n'étant pourtant guère robuste.

Nous finissons par entrer dans le magasin lui-même et errons dans les rayonnages : je récupère quelques grands couteaux de cuisine pour ma petite sœur, une tronçonneuse pour moi, des vivres et nous finissons par choisir un endroit, au carrefour de quatre larges allées, y posons trois transats, notre mère asthénique dans celui du milieu.

Et nous nous battons, préservant notre petit havre précaire. Je taille du zombie à tour de bras, joyeusement, avec jubilation même, car curieusement pas du tout effrayée par ces pâles copies des gens qu'ils étaient auparavant. A vrai dire, ils ne sont pas aussi dangereux que dans les films : ils sont lents et mous, pas très très résistants. Ma tronçonneuse fait du bon boulot, ça vole dans tous les sens : bras, jambes, têtes, lambeaux de chair putréfiée, tandis que ma petite sœur fait de son mieux avec ses couteaux. Pour protéger nos provisions, notre mère plus qu'apathique, et nous-mêmes, nous nous battons sans relâche.

Puis ma petite sœur m'appelle : notre mère se sent de plus en plus mal, elle est infectée et va se transformer tôt ou tard en zombie, elle aussi... Cela nous chagrine, mais nous choisissons de la garder avec nous en vie, le plus longtemps possible, malgré tout. Dans l'espoir de stopper la progression de cette gangrène, nous lui tranchons le poignet mordu. Puis nous lui recoupons le même bras au niveau du coude quand le gris l'atteint. Puis nous détachons à coups de hachoir les deux jambes, puisque l'infection s'est propagée là aussi suite à des griffures d'un zombie qui lui avait agrippé les chevilles. Et ainsi de suite, jusqu'au moment où maman n'est plus qu'une tête, grisâtre, aux cheveux filasses, toujours vivante cependant, s'obstinant à nous dire d'une voix de plus en plus monotone et alentie : "Mais tuez-moi, je vais devenir comme eux, un zombie, je ne veux pas vous faire du mal, tuez-moi je vous en prie, je ne veux pas ça, il faut me tuer, les filles, tuer, manger vous, manger..."

Ma petite sœur et moi nous entre-regardons : nous n'avons plus le choix. Je tourne ma tronçonneuse vers maman et actionne l'interrupteur...

mardi 14 avril 2015

Les parfums suaves d'un soir printanier...

Au coucher du soleil...
Ah, le tiède effluve de l'eau épandue sur le trottoir ;
Puis je hume, le savoureux arôme d'une viande, mise à rôtir ;
Et la fragrance des bouquets blancs, d'un arbre en fleurs s'en vient parfaire ce chemin suave.