vendredi 6 décembre 2019

L'encre des regrets

On a beau tourner la page
Et changer de chapitre,
Parfois les pages restent teintées
De l'encre des regrets...

dimanche 1 décembre 2019

La princesse mercenaire (Prologue)

 Il était une fois un petit royaume prospère, rond comme un palet, couvert de vertes forêts et de villages paisibles.

Légèrement excentrée, une montagne si vieille qu'il n'en restait plus qu'une grosse colline arrondie se trouvait couronnée du château royal, relié par un large chemin sinueux et bien entretenu au bourg situé en contrebas.

Des remparts du château l'on avait vue, des quatre horizons, sur cette véritable mer de branches prasines. C'était d'ailleurs son nom : le Royaume des Branches Vertes.

Un petit bout de pays, certes, mais dont les souverains étaient respectés depuis plusieurs générations dans les contrées alentours et connus même jusque dans certains des grands empires plus lointains.


Une huitaine de jours auparavant - mais la nouvelle avait déjà fait le tour de tous les villages, de toutes les maisonnées - la Reine avait mis au monde la Princesse Héritière tant attendue, tant désirée.

À vrai dire, il importait peu que ce fut une fille ou un garçon, tant que l'enfant était de la lignée royale, en bonne santé et apte à gouverner une fois adulte.

Mais depuis près de cinq années que le Roi avait épousé la fille d'un noble du pays dans lequel il avait passé deux années d'études - c'est en effet la coutume d'échanger les héritiers d'une maison noble ou royale, autant pour l'apprentissage et l'expérience de ceux-ci que pour l'espionnage et les futures alliances - depuis près de cinq années, seule l'absence d'héritier avait terni un mariage fait d'amour et de bonheur.

Enfin le Roi et la Reine avaient conçus et si heureusement que naquit enfin la Princesse Héritière. Et ce soir, un grand feu de joie serait allumé en l'honneur de son huitième jour...


Ce soir, les souverains et leur fille nouvelle-née sont morts, assassinés, tandis que le château brûle encore. Des brigands habiles et forts hardis sont entrés malgré la Garde - distraite par la liesse - pour piller et tuer. La plupart des serviteurs périrent aussi, certains en tentant, avec l'aide des villageois, d'éteindre l'incendie.


Les survivants retournèrent dans leurs villages natals, et le pays prit le deuil...