La plupart des enfants tirés à quatre épingles, comme moi, sages comme des images, qui travaillent dur pour devenir les premiers de la classe, sont issus d’une famille à l’éducation stricte, formelle, voire un tantinet rigide.
Moi, c’est tout le contraire. Des parents modèles ? Point. Femme de ménage, jardinier ? Non plus. Un château, un manoir, des écuries, que nenni. Non, rien de tout ça.
J’ai seulement une mère célibataire et excentrique.
Vous me direz que pour chanter dans un groupe de rock, il faut bien être excentrique. Ce n’est pas toujours faux, mais il existe des rockeurs relativement normaux hors de la scène.
Elle, il faut toujours qu’elle bouge. Elle jongle avec les bouteilles du frigo. Elle fait tout un cinéma en préparant un cocktail, lançant le shaker dans les airs et le rattrapant dans son dos. Quand elle me voit le matin, au lieu d’un simple bonjour elle tend les bras dans ma direction, pointe les index vers moi tels des pistolets et me fait un clin d'œil !
Vous vous demandez sans doute quels sont mes sentiments pour ma mère ? Hé bien, je n’en sais trop rien. En fait, si, mais mes sentiments sont mêlés, contradictoires, et comment en dénouer les fils lorsqu’on a seulement huit ans ?
Tout bébé, je m’en moquais éperdument. C’était ma mère, qui me préparait des biberons à la manière d’une barmaid (elle l’a été), qui me bordait dans mon berceau le soir, qui me câlinait tendrement quand je tombais et me faisait mal, qui me racontait de merveilleuses histoires de fées et de démons.
Puis je suis entrée à l’école. Et on s’est moqué d’elle. Et, par extension, de moi. Je n’ai pas pu le supporter, et puisqu’on méprisait ma mère pour ce qu’elle était, et moi pour être sa fille, j’ai voulu prouver que je n’étais pas comme elle.
Et voilà le résultat.
Vous connaissez maintenant la situation. Désormais, je vais vous raconter ma vie telle qu’elle s’est déroulée au fil du temps.
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