Ma mère me fit une belle surprise, ce soir-là. Ce n'est pas tellement son tailleur ultra-chic (et dont je n'ai pas osé demander le prix ni la provenance), qui détonnait tant par rapport à son look punk-rock habituel, que son comportement.
Je la savais bonne actrice, pour l'avoir vue dans ses grandes œuvres (surtout sur scène), mais là, elle me souffla totalement !
Elle la joua grande dame. Elle parla bien, très bien même, dans un vocabulaire très classe, très haute société. Ses manières se firent raffinées, et même un brin évaporées lorsque le directeur, sensible à son charme, augmenta ses galanteries.
J'en restais bouche bée, et un mal fou à me concentrer sur mes devoirs ; je ne l'avais jamais, au grand jamais entendu parler ni vu agir de la sorte !
Le directeur fut très impressionné, et, à la fin de l'excellent repas que ma mère avait concocté (avec l'aide d'un traiteur, la dinde se révélant au dessus de ses compétences culinaires), il lui annonça qu'il m'acceptait dans son école, sans plus de formalités.
Victoire !
Ma mère devait m'avouer par la suite, que, bien que mal à l'aise au début dans ce costume et ce langage si peu dans notre ordinaire, elle s'était difficilement retenue de rire en voyant ma tête.
Je fis la moue. Elle m'avait donné l'impression d'être dans son élément, comme si de vieux souvenirs oubliés remontaient soudain à la surface...
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